Ce qui nous porte 2025

Cette série de cannes en fer à béton s’inscrit dans la lignée des ready-mades Duchampiens, où l’objet utilitaire, détourné de sa fonction première, devient le support d’une réflexion plus large. Le matériau brut, marqué par son usage industriel, se charge d’une symbolique qui dépasse sa simple matérialité.

En tordant ces barres d’acier, l’artiste opère un geste presque archaïque, une transformation radicale qui interroge notre rapport aux structures — qu’elles soient matérielles, culturelles ou sociales. Ces cannes, silencieuses et immobiles, deviennent les témoins d’une mémoire collective, d’un passé qui se dépose sur le présent, comme l’héritage de nos aînés vient façonner nos gestes et nos vies.

L’œuvre, agit comme une stèle discrète : elle célèbre les transmissions invisibles, qui, sans éclat apparent, nous portent et nous définissent. Elle nous rappelle que chacun, consciemment ou non, s’appuie sur les piliers d’une histoire qui nous précède et nous soutient.