Dreamachine 2015

Acier, moteur, tubes fluos, filtres chromatiques,
40 × 30 × 120 cm

Installation en duo avec Gillian Bret

Composée de tubes fluorescents diffusant les trois couleurs primaires de la lumière, disposés en cylindre, Dreamachine agit comme un dispositif hybride : à la fois machine autonome et générateur d’un espace perceptif.

Son fonctionnement repose sur une dialectique constante entre puissance et retenue. La présence d’un ancien moteur témoigne d’une capacité technique à atteindre une vitesse élevée, mais l’œuvre choisit la lenteur, voire la suspension. Ce ralentissement volontaire détourne l’objet pour l’inscrire dans une temporalité contemplative.

La lente irradiation colorée brouille la frontière entre l’objet matériel et son effet immatériel. Le cylindre n’est plus seulement une structure mécanique : il tend vers la métamorphose d’un « bloc de lumière », blanc, compact, irradiant.

Ainsi, l’œuvre met en tension deux régimes de présence : celui du moteur, du poids et de la machine et celui de la lumière, du spectral et de l’évanescent. Dreamachine incarne une recherche contemporaine de l’objet technique cherchant à devenir un phénomène perceptif total.

Dans ce passage de la machine au lumineux, du matériel au perceptif, l’œuvre interroge notre rapport à la réalité sensible. Elle transforme la lumière en expérience et l’objet en promesse : celle d’un espace baigné, unifié, vibrant.