Projecteur 8mm‚ mylar,
40 × 23 × 12 cm





La respiration détourne l’usage traditionnel d’un projecteur pour en révéler la matérialité et en questionner la fonction. Ici, la pellicule 8 mm n’est pas un support narratif mais une courroie perforée, qui traduit la respiration de l’artiste. Transformée en 24 perforations par seconde dans une bande 8mm, elle remplace le récit par un rythme corporel, inscrivant le souffle dans la mécanique même du projecteur.
Ce déplacement critique interroge la relation entre technique et subjectivité. Là où le cinéma classique produit des images, cette installation fait émerger une absence d’image, un pur phénomène lumineux. L’appareil, vidé de sa fonction originelle, devient un corps machinique animé par le souffle humain.
En choisissant de matérialiser sa respiration au cœur d’un dispositif conçu pour diffuser des fictions, l’artiste oppose à la logique spectaculaire du cinéma une expérience minimale et introspective. L’œuvre agit ainsi comme une critique silencieuse de la société saturée d’images, et comme une réinscription de l’humain dans la mécanique du visible.