Fil de coton, moteur et projection DLP blanche,
dimension variable
« Soleil » interroge la matérialité de la couleur et sa relation à la lumière en s’intéressant à ce qui, d’ordinaire, échappe au regard : l’instant de sa formation. Plutôt que de présenter la couleur comme surface ou pigment, l’œuvre la révèle comme phénomène instable, issu d’un processus de diffraction et de vibration.
Dans l’espace noir, le spectateur se retrouve face à une apparition fragile, une forme qui ne tient que dans le flux lumineux. Cette précarité visuelle souligne le caractère insaisissable de la perception et déplace l’expérience esthétique vers un état d’attention flottante, entre présence et disparition.
En s’appuyant sur des phénomènes élémentaires, l’artiste renoue avec une tradition expérimentale de l’art contemporain qui va des recherches optiques et cinétiques aux pratiques immersives et environnementales. Mais ici, la dimension poétique et contemplative dépasse l’effet optique : la couleur n’est pas un simple objet de vision, elle devient un événement, une matière-temps en perpétuelle recomposition.
Cette approche engage une réflexion sur la temporalité de l’œuvre et sur le rôle du spectateur. L’expérience ne se donne pas comme image stable mais comme champ perceptif mouvant, où se rejouent les conditions mêmes de l’apparition du visible.